Être parent au 21ème siècle

Être parent est le métier le plus précieux qu’il soit mais certainement le plus difficile. La parentalité a beaucoup évolué et s’est complexifiée lors de ces dernières décennies. Les parents du 21ème siècle font face à des pressions nouvelles qui s’enracinent dans des bouleversements récents. Parmi ces changements, nous pouvons retenir l’essor du travail des femmes et l’évolution des rôles de genre, le développement des sciences psychologiques, la contraception et la procréation médicalement assistée, la convention des droits de l’enfant, la montée des valeurs individualistes, l’accélération du rythme social, la pression sur la performance, le culte de l’enfant réussi. Plus que jamais, les parents du 21ème siècle se sentent remis en cause et se demandent s’ils sont de bons parents, si leurs enfants sont heureux et suffisamment stimulés, s’ils prennent les bonnes décisions, s’ils ont les bonnes réactions. A force de vouloir être des parents qui répondent toujours à tous les critères d’excellence, ils sont en réalité souvent culpabilisés, frustrés, stressés de ne jamais en faire assez. Dans un contexte devenu aussi exigeant, il est fondamental que les parents prennent soin d’eux-mêmes et de leur couple et qu’ils admettent que la parentalité positive parfaite représente un idéal et non une réalité du quotidien.

Le burnout parental

Si la parentalité est souvent idéalisée et connotée d’une vision positive, elle peut parfois virer et devenir la source d’un épuisement profond. Les effets du stress ont été bien étudiés dans le monde professionnel. Des études récentes ont montré que le burnout peut également s’appliquer au champ de la parentalité. Le burnout parental est décrit comme un syndrome spécifique qui résulte d’une exposition prolongée à des facteurs de stress dans la sphère parentale non compensés par des ressources. Le parent éprouve alors une sensation intense d’épuisement, il n’a plus d’énergie et se sent comme vidé par son rôle de parent. Le parent se distancie émotionnellement de ses enfants et n’éprouve plus de plaisir à partager des temps de qualité avec ses enfants. Dès lors, la parentalité n’est vécue plus que comme une contrainte et non plus comme une source d’épanouissement. Le parent a l’impression de ne plus être à la hauteur de ses responsabilités. Il ne se reconnaît plus en tant que parent, il ressent une forme de cassure entre le parent qu’il a été et celui qu’il est devenu aujourd’hui. Le burnout parental a un ensemble de conséquences plus ou moins graves pour le parent lui-même, pour son couple et pour ses enfants.

A force de vouloir se dépasser pour ses enfants, certains parents finissent par s’effondrer. La démarche personnelle visant une demande d’aide est souvent extrêmement difficile, car pour un parent dire que ses enfants lui posent problème et qu’il ne les supporte plus, est un aveu encore tabou aujourd’hui. Le burnout parental peut concerner tous parents et si les mères sont plus fréquemment touchées par ce syndrome, les pères peuvent également l’être. Si chaque burnout a sa propre histoire, pour chaque histoire, des solutions existent.

Quelques facteurs de vulnérabilité mettant le parent plus à risque d’épuisement parental:

  • tempérament perfectionniste
  • oubli de soi
  • auto-jugement
  • difficulté à déléguer des tâches
  • idéal parental élevé
  • co-parentalité peu ajustée
  • dette de sommeil
  • manque de consistance éducative
  • hypersensibilité
  • isolement
  • enfant au tempérament difficile

Faire face aux comportements difficiles de son enfant

Chaque parent va être amené à moment donné à gérer des comportements difficiles de son enfant. Je pense notamment aux réactions liées aux frustrations, aux crises de colère, aux tempêtes émotionnelles, à l’opposition, la provocation, l’agressivité, l’impulsivité, l’agitation ou parfois la tyrannie. La tolérance que l’on peut avoir face à ce type de comportements va beaucoup varier en fonction de l’âge de l’enfant. Si ces comportements font partie du développement classique de l’enfant durant la petite enfance, les choses changent lorsque l’enfant grandit et ils peuvent devenir un véritable fardeau pour les familles. L’opinion publique attribue souvent ces comportements à un manquement éducatif et pose des jugements à charge des parents « pas assez fermes ou trop sévères ou pas assez à l’écoute ». C’est souvent là que l’on oublie de considérer la vulnérabilité de certains enfants, une dimension encore mal reconnue. Rappelons que chaque enfant est différent du fait de son tempérament, son équipement biologique, génétique et neurologique, son histoire de vie et son environnement. Un enfant vulnérable, hypersensible, intense, à tempérament difficile ou porteur d’un trouble neurodéveloppemental va parfois épuiser ses parents, ceux-ci ayant souvent le sentiment de ne pas avoir le « bon mode d’emploi ».

Si vous avez des préoccupations liées à l’éducation de votre enfant, que votre enfant ait des comportements difficiles à gérer, que vous doutiez de vos compétences parentales ou que vous vous sentiez coupable de ne pas être un parent idéal, ne restez seul ni avec vos doutes ni avec les critiques de votre entourage ! Votre enfant est peut-être porteur d’une particularité. La découvrir permet de donner du sens, de soulager, de comprendre, de vous ajuster, souvent de reconnaitre votre propre particularité et d’accompagner votre enfant pour qu’il transforme sa différence en une force dans son parcours de vie.

Être parents d’un enfant porteur de TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité)

Il est agité, inattentif, impulsif, en opposition permanente. La vie devient difficile pour lui et sa famille. Pourquoi est-il si compliqué à éduquer ?

Le programme du Professeur BARKLEY permet aux parents de mieux comprendre le fonctionnement complexe de l’enfant porteur du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Il permet une meilleure gestion des comportements difficiles, de diminuer le stress parental, d’augmenter les comportements positifs de l’enfant.

Le TDAH est un trouble neuro-développemental qui peut avoir un impact plus ou moins important dans la vie familiale et scolaire de l’enfant. Ce trouble n’est pas lié à un problème éducatif, toutefois le comportement qui en découle amène souvent les parents à ne plus savoir comment s’y prendre pour éduquer leur enfant. Ils sont bousculés, stressés dans leurs compétences parentales et se perdent dans des tentatives éducatives diverses. Ils en arrivent parfois à se dire qu’« avec lui, rien ne marche ».

Le programme BARKLEY propose 10 étapes pour mieux comprendre l’influence du TDAH sur le fonctionnement de l’enfant et rétablir des relations plus sereines entre les parents et l’enfant. Formée à ce programme, je peux vous accompagner dans la mise en place de ces stratégies adaptées.

Être parents d’un enfant au comportement tyrannique

L’enfant au comportement tyrannique est celui qui prend le contrôle sur la maison. Cela implique une forme d’inversion de la hiérarchie familiale. Parce qu’il est anxieux, qu’il supporte mal les contrariétés et qu’il est sujet à de grandes crises de colère, tout s’organise pour qu’il y ait de moins en moins de frustrations sur son chemin par peur de déclencher une nouvelle crise. Les parents disent marcher « sur des œufs en permanence ». Chaque décision est pensée en fonction de l’enfant et de ses réactions, faisant de lui le membre le plus puissant de la famille. Sa fenêtre de tolérance à la frustration diminue au fil du temps et ses parents deviennent entravés dans leur liberté de décider et dans leur liberté d’action. Le comportement tyrannique démarre tôt dans l’enfance, s’installe petit à petit et s’achemine progressivement vers de la violence physique, verbale et/ou psychologique. Ce profil d’enfant est sensible au regard social et peut se contenir et adapter son comportement à l’extérieur pour éviter le jugement d’autrui. Du fait de sa difficulté à réguler ses émotions, l’enfant utilise ses parents pour déverser ses émotions une fois rentré à la maison.

L’enfant au comportement tyrannique ne constitue pas une catégorie diagnostique, mais reflète une double vulnérabilité. Il est plus fragile et présente souvent un trouble pédopsychiatrique sous-jacent. Cette vulnérabilité semble faire écho à une sensibilité parentale exacerbée aux symptômes de leur enfant. Ces parents sont très sensibles aux besoins de leur enfant, ils investissent de façon massive leur rôle parental et leur responsabilité. Ce sont des parents souvent plus « culpabilisables ».

Hyper-accommodation des parents, processus d’escalades relationnelles, débordements émotionnels s’installent progressivement au sein du foyer et mènent parents et enfant dans des impasses. Les parents sont pris dans des cercles vicieux. Le comportement de l’enfant leur fait perdre leurs repères et ils ne parviennent plus à stabiliser leur enfant. La famille entière est emportée dans les remous.

Pour faire face au comportement tyrannique des enfants, la nouvelle autorité basée sur la résistance non violente développée par le Professeur Haïm Omer et la Dre Nathalie Franc apparait comme l’approche la plus pertinente pour ces parents découragés, épuisés, ne trouvant pas d’issue. Formée en résistance non violente et au programme REACT, je propose des groupes de parents pour faire face aux comportements violents et tyranniques d’enfants et d’adolescents.

Etre un parent hypersensible

Le parent hypersensible est bousculé par le trop : trop de bruit, trop émotif, trop réactif, trop excessif, trop de sensations, trop d’empathie, trop d’intensité. Le trop n’est certes pas identique pour tous et n’a pas les mêmes effets. Le trop peut déranger, perturber, parfois être insupportable ou peut être exaltant. Le parent hypersensible, par son côté perfectionniste et intense, prend tout très à coeur. Il va tellement investir son enfant qu’il peut en oublier ses propres besoins. Il peut aussi être très fortement impacté par les cris, les pleurs, les fortes réactions émotionnelles, les disputes, la période d’opposition ou les comportements difficiles de son enfant. Oubli de soi, sentiment d’impuissance et de perte de maitrise, effet miroir, excès d’empathie et contagion émotionnelle rendent certains moments de la parentalité particulièrement déstabilisants pour le parent hypersensible.

Découvrir son hypersensibilité en tant que parent peut ouvrir un champ d’exploration émouvant et soulageant:

  • ne plus être en bataille avec soi-même et se reconnaitre dans ses particularités
  • reconnaitre ce qui nous appartient et ce qui appartient à son enfant
  • identifier et respecter ses propres besoins et les valeurs que l’on veut transmettre à son enfant
  • partager le pouvoir et la richesse de son hypersensibilité et en faire une force dans son rôle de parent.

Être parent d’un enfant en situation de handicap

Lorsqu’un événement inattendu s’invite dans le roman familial, tel le handicap de son enfant, la nouvelle vient envahir l’espace psychique des parents, à l’image d’une bombe ou d’un tsunami. Tout diagnostic, à tout âge, est un temps de déstructuration. Les parents se retrouvent dans un état de sidération les empêchant de penser. Les questions se bousculent sans ordre et sans logique temporelle. L’avenir devient soudainement si anxiogène que le présent ne peut plus être investi. Le diagnostic implique souvent une perte de confiance en soi, une infinie tristesse voire du désespoir, un sentiment d’injustice, de la culpabilité, de l’insécurité. Durant cette période de grande déstabilisation, les parents ont besoin de temps pour assimiler ce qui leur arrive. Un espace de parole peut leur permettre de partager leurs émotions, les aider à réinvestir le présent et à retrouver du calme et une sécurité intérieure.

Accueillir un enfant en situation de handicap implique une douleur psychique intense et engage les parents dans un processus évolutif de cicatrisation. Le vécu du handicap progresse au fil des mois de façon sinusoïdale « je vais mieux, je vais moins bien, je vais mieux, je vais moins bien ». Ces mouvements intérieurs ne sont généralement pas synchrones entre les deux parents. Leur sensibilité, leur personnalité et leur histoire de vie impliquent des vécus émotionnels propres à chacun avec des expressions et des rythmes différents. Ils n’ont pas les mêmes besoins au même moment et dans ce sens, il y aura toujours une partie de ce vécu intérieur ressenti de façon solitaire.

Dans ce mouvement progressif de cicatrisation, il y a toujours une promesse. Celle de dire que ces parents sortiront progressivement de cette zone de souffrance grâce et avec leur enfant qui leur montrera un chemin inédit qui sera source de croissance.

Pour toutes questions ou difficultés liées à la parentalité, je propose des consultations individuelles, en couple en famille ou en groupe.

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